La phase de rupture et d'exploration

Dans notre article précédent, « La méthodologie adoptée dans notre enquête : la recherche action » , nous exposions les trois grandes étapes d’une enquête sociologique : nous nous concentrons dans cet écrit sur la première, la phase de rupture et d’exploration.

Aller à la rencontre de son sujet

Il convient tout d’abord de se pencher sur les termes. Que signifie « accompagnement » ? Quelles pratiques, quels concepts se trouvent derrière ce mot polysémique ? Afin de nourrir notre réflexion, nous nous sommes penchés sur des écrits de sociologie.

L’exploration a débuté par une approche philosophique, avec la philosophe Flora Bernard, avant de s’orienter vers un cadre plus théorique : des lectures sur l’accompagnement dans le champ professionnel (Maela Paul), dans celui juridique (Paul Petit ; Loi ESS de 2014), ainsi que dans ceux social et médical, secteurs pionniers en la matière, ont alimenté notre bibliographie.

L’exploration a été complétée par des rencontres avec des accompagnateur.rice.s, afin d’appréhender la réalité de leurs métiers : nous avons ainsi rencontré des professionnel.le.s du champ culturel, des représentant.e.s des têtes de réseaux et des membres de collectivités. Aussi et dans le but de réaliser un pas de côté par rapport à notre champ de recherche, nous nous sommes entretenus avec une structure d’accompagnement du secteur marchand.

Dessiner les contours de la réflexion

Toute enquête commence par un questionnement, une intuition ou une observation sur un sujet. Dans le cadre de cette enquête, il a été constaté que, bien le métier d’accompagnateur.rice soit pratiqué, il l’est en l’absence d’un cadre. De là est née la volonté de rédiger le référentiel.

Si les questionnements de départ portaient sur les « accompagnateur.rice » (que signifie accompagner ? quelles compétences sont nécessaires ?), ils ont guidé vers une autre réflexion : comment et vers quoi souhaitent être accompagnées les personnes qui le sont ? En d’autres termes, quels sont les besoins de ceux que l’on peut nommer les « accompagné.e.s » ?

Périmétrer son terrain, son public cible

Notre enquête se concentre sur l’ensemble de la région Nouvelle-Aquitaine, territoire disparate et complexe à plusieurs égards : par sa taille, ses différences socio-démographiques importantes et la cohabitation de bassins de vie denses et de zones rurales.

Ensuite, nous étudions les acteurs du secteur culturel, autrement dit les artistes, les porteurs et porteuses de projet, toute personne active dans le secteur culturel.

Par « secteur culturel », nous entendons les différents domaines artistiques : musique, spectacle vivant, livre, audiovisuel, arts plastiques et visuels…

Afin d’étudier l’ensemble de ces éléments sous le prisme des besoins (ressentis, latents, exprimés), nous avons mené une enquête quantitative et qualitative, qui sera détaillée dans l’article suivant.